Génération: quel groupe a la plus grande fortune ?

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Près de 90 000 milliards de dollars devraient changer de mains d’ici 2045, principalement via des héritages transmis par les baby-boomers à leurs descendants. Aux États-Unis, la génération Y détient déjà plus de 13 % de la richesse du pays, contre à peine 2 % il y a dix ans. Les investissements dans les actifs numériques et les entreprises innovantes connaissent une accélération inédite chez les plus jeunes.

La progression de la fortune collective des générations récentes modifie en profondeur les dynamiques économiques et sociales. Les stratégies d’épargne, l’accès aux marchés financiers et le rapport à la propriété participent à cette évolution, tandis que de nouveaux modèles de consommation émergent.

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Richesse générationnelle : où en sont les générations Y et Z aujourd’hui ?

Les frontières entre les patrimoines évoluent rapidement. La génération Y, ou Millennials (nés entre 1980 et 1994), occupe une place pivot. Héritiers directs des baby-boomers, ils deviennent le principal maillon du passage de la richesse. Aux États-Unis, ces Millennials sont en ligne pour recevoir jusqu’à 90 000 milliards de dollars dans les décennies à venir. Mais la redistribution s’accélère, dépassant les prévisions les plus optimistes.

Face à eux, la génération Z (1995-2009), que l’on appelle aussi Centennials ou Zoomers, s’impose avec une progression fulgurante. Leur croissance salariale frôle les 8 % chaque année, ce qui les place déjà au-dessus des Millennials au même âge. Leur présence sur le marché du travail a dépassé celle de la génération X et même celle des baby-boomers, stimulée par une insertion professionnelle efficace et un niveau d’études élevé. Les femmes de la génération Z, quant à elles, affichent un optimisme patrimonial supérieur à celui de leurs aînées.

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Ce mouvement de fond dépasse largement les frontières américaines. À l’horizon 2030, la génération Z pourrait contrôler 33 000 milliards de dollars de richesse, et atteindre 84 000 milliards en 2045 grâce à un transfert patrimonial massif. Ce transfert d’échelle mondiale rebat les cartes, faisant des jeunes générations les nouveaux leviers de la richesse, en France, en Europe et dans le reste du monde.

Pourquoi la fortune des jeunes croît-elle plus vite que celle de leurs aînés ?

Ce bouleversement s’explique par l’enchevêtrement de facteurs de fond et de circonstances. La génération Z connaît une croissance salariale annuelle de 8 %, bien au-delà de celle qu’ont vécue les Millennials à leur âge. Cette évolution s’ancre dans une entrée rapide sur le marché du travail et une formation plus poussée. Les revenus annuels de ces jeunes dépassent désormais ceux des précédentes générations à situations comparables, partout dans les économies avancées.

Pour mieux comprendre ce phénomène, voici les principaux leviers de cette accélération :

  • Présence accrue sur le marché du travail : la génération Z compte davantage d’actifs que les générations précédentes, y compris les baby-boomers et la génération Y.
  • Optimisme et confiance : chez les femmes de la génération Z, l’assurance dans l’avenir patrimonial surpasse celle de la génération Y.

La mobilité professionnelle se répand, la précarité s’atténue, la confiance s’installe. Les Millennials attendaient déjà une progression de leurs revenus, mais pour les Zoomers, cette attente s’est muée en réalité tangible. La dynamique salariale, combinée à un accès élargi à l’enseignement supérieur et à des secteurs d’activité porteurs, explique la rapidité avec laquelle leur patrimoine s’accroît.

Le contexte économique mondial joue, lui aussi, un rôle décisif. La transformation numérique, les innovations en chaîne et la globalisation ouvrent aux jeunes générations des perspectives inédites pour faire grandir leur fortune. Plus souples, mieux formés, les Zoomers prennent l’avantage sur leurs prédécesseurs, accélérant la mutation du paysage patrimonial mondial.

Transfert de patrimoine : comprendre les mécanismes derrière l’enrichissement des nouvelles générations

La transmission de patrimoine bouleverse la répartition de la richesse à l’échelle internationale. Les baby-boomers, qui ont accumulé des fortunes depuis l’après-guerre, commencent à transférer ces actifs vers la génération Y et la génération Z. Ce passage de témoin atteint des montants records : aux États-Unis, 90 000 milliards de dollars pourraient échoir aux Millennials. À l’échelle mondiale, la génération Z pourrait, d’ici 2045, contrôler 84 000 milliards de dollars d’actifs.

Ce phénomène s’appuie sur la démographie et la longévité. Les familles orchestrent le passage de propriétés, d’entreprises et de portefeuilles d’investissement. Les jeunes générations reçoivent non seulement des capitaux, mais aussi des réseaux, des savoir-faire et une capacité à naviguer dans des univers économiques complexes. Donations, successions, placements intergénérationnels : la richesse se concentre, se transmet, s’organise autour des mêmes familles.

Voici quelques exemples de cette redistribution inédite :

  • Aux États-Unis, la génération Y s’apprête à devenir le groupe le plus riche de l’histoire.
  • En France et en Europe, la jeunesse s’impose de plus en plus comme détentrice d’actifs, que ce soit dans l’immobilier, l’assurance-vie ou l’investissement dans les start-up.

Le patrimoine familial reste le socle de cette nouvelle donne. Les plus jeunes entrent plus tôt dans la gestion d’actifs, souvent au sein des entreprises familiales. Ce mouvement accélère la recomposition des élites économiques, tout en creusant l’écart entre ceux qui bénéficient d’une transmission et ceux qui en sont exclus.

groupe fortune

Consommation, épargne, investissement : comment les habitudes des Millennials et de la Gen Z redessinent la notion de richesse

La génération Z casse les codes traditionnels. Ultra-connectée, elle évolue dans un univers gouverné par le numérique et l’influence permanente des réseaux sociaux. Cette immersion façonne un rapport inédit à la richesse. Les achats s’opèrent en ligne, souvent guidés par les recommandations de personnalités ou d’influenceurs. La spontanéité l’emporte, la quête d’expériences l’emporte sur l’idée d’accumuler sur le long terme.

Les chiffres parlent : la génération Z consacre en moyenne deux fois plus à la dépense qu’à l’épargne. Face à un coût de la vie qui grimpe et une incertitude permanente, le présent prend le dessus. Les Millennials, eux, adoptent une approche plus prudente. Ils restent marqués par la crise de 2008, diversifient leurs placements, jonglent entre immobilier, assurance-vie et investissements alternatifs.

L’investissement évolue lui aussi. Les jeunes actifs se tournent vers des matières jugées utiles, telles que l’économie ou l’ingénierie. L’engagement environnemental pèse lourdement dans leurs choix : fonds responsables, entreprises engagées, initiatives durables prennent le pas sur la seule rentabilité.

Désormais, la notion de patrimoine ne se limite plus aux biens matériels. Elle inclut les réseaux, la formation, l’accès à l’innovation. La génération Z, bientôt au sommet de la pyramide patrimoniale, réinvente la richesse : moins une somme à entasser, plus un capital à faire circuler, à investir, à transformer. Le mouvement est lancé, il ne s’arrêtera pas de sitôt.